Soutenance de thèse – Raffaele Pinelli
« Accordéon diatonique : anthropologie, histoire, facture d’un instrument semi-industriel »
3/12/2024 à 13h30 – Nice
Bonjour à toutes et tous,
J’ai le plaisir de vous annoncer la soutenance de ma thèse sur le thème « Accordéon diatonique : anthropologie, histoire, facture d’un instrument semi-industriel », le 3 décembre 2024 à 13h30 à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines, bât. A, Salle du Conseil, 98 bld Édouard Herriot, Nice.
Le jury est composé de :
- M. Nicolas ADELL, Professeur des Universités, Université de Toulouse Jean Jaurès (examinateur),
- Mme Anne DAMONT-GUILLOT, Professeure des Universités, Université Jean Monnet de Saint-Étienne (rapporteure),
- Mme Mélanie TRAVERSIER, Professeure des Universités, Université de Lille (rapporteure),
- M. Cyril ISNART, Directeur de Recherches CNRS, Aix-Marseille Université (examinateur),
- M. Olivier TOURNY, Directeur de Recherches CNRS, Aix-Marseille Université (examinateur),
- M. Giovanni GIURIATI, Professeur des Universités, Université la Sapienza, Rome (examinateur),
- M. Luc CHARLES-DOMINIQUE, Professeur émérite, Université Côte d’Azur (directeur de thèse).
Résumé :
Des nouveaux usages de l’anche libre métallique en Europe aux modèles personnalisés, depuis le XIXe au XXIe siècle, cette thèse aborde l’accordéon diatonique en France et en Italie. Emblème de l’instrumentarium des mouvements revivalistes des musiques et danses traditionnelles du XXe siècle, il constitue un terrain propice pour enquêter sur les phénomènes de transformation en actes dans les musiques vivantes et dans la facture instrumentale.
En adoptant une méthode interdisciplinaire, avec une approche tant diachronique que synchronique, et en s’appuyant sur un corpus de sources écrites, iconographiques et audiovisuelles hétéroclites, ainsi que sur des témoignages collectés dans les deux pays transalpins, cette thèse invite à découvrir cet instrument et ses acteurs (musiciens, facteurs, fabricants, artisans et ouvriers) dont certains marginalisés par l’histoire et absents des imaginaires liés à sa facture.
Une fois retracés les temps forts de son histoire, la recherche aborde le récent regain d’intérêt dont l’accordéon diatonique a fait l’objet dès les années 1970, ainsi que les phénomènes qui en ont découlé (relance de sa facture, renouveau de son organologie et de ses répertoires), lui permettant de passer du statut d’« instrument paysan » à celui d’instrument à part entière. L’étude examine ensuite, via le prisme de la chaîne opératoire, sa facture semi-industrielle, mais dont l’artisanat est une composante essentielle. On interroge non seulement les étapes de fabrication des différentes pièces entrant dans sa composition, mais également ses acteurs, les outils, les instruments, ainsi que les lieux de production. On examine également la transmission orale des savoirs et savoir-faire techniques, dont on dévoile les caractéristiques et les changements en cours. Les aléas découlant de ces modes de transmission ont conduit à une expérience de recherche-action collaborative, aboutissant à la réalisation de la première nomenclature multilingue de cet instrument et de ses pièces, élaborée en collaboration avec certains des facteurs d’accordéons, d’anches, de soufflets et accordeurs français et italiens les plus représentatifs.
Abstract :
From new uses of the free metal reed in Europe to personalised models, from the nineteenth to the twenty-first century, this thesis examines the diatonic accordion in France and Italy. As an emblem of the instrumentarium of twentieth-century revivalist movements in traditional music and dance, the diatonic accordion provides a fertile field in which to investigate the phenomena of transformation at work in music and craftsmanship.
Using an interdisciplinary method that combines both diachronic and synchronic approaches, this study is based on a diverse corpus of written, iconographic and audiovisual sources, as well as testimonies collected in both transalpine countries. The research aims to shed light on this instrument and its key players – musicians, craftsmanship, manufacturers, artisans and workers – some of whom have been marginalised by history and absent from the collective imagination surrounding their craft.
After tracing the key moments in its history, the research looks at the recent revival of interest in the diatonic accordion, which began in the 1970s, and the subsequent phenomena (revival of its craftsmanship, renewal of its organology and repertoires) that have elevated the accordion from a “peasant instrument” to one recognised as a fully-fledged musical instrument. The study then examines its semi-industrial craftsmanship through the lens of “chaîne opératoire”, with particular emphasis on the essential role of artisanal methods. This includes an investigation into the stages of production for the various components, the actors involved, the tools, instruments, and production sites. Furthermore, the research explores the oral transmission of technical knowledge and skills, revealing their characteristics and ongoing changes. The challenges posed by these transmission methods led to a collaborative research action project, culminating in the creation of the first multilingual nomenclature of this instrument and its components, developed in collaboration with some of the most representative master accordion makers, reeds and bellows craftsmen, and tuners from France and Italy.
Au plaisir de vous y retrouver,
Bien cordialement,
Raffaele Pinelli
Doctorant en Arts, Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures et Sociétés (LIRCES) UPR 3159, ED 86 SHAL, Université Côte d’Azur.
Contact : raffaele.pinelli[at]univ-cotdazur.fr