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Résumé de la thèse :
Les artistes tradi-modernes des pays de l’Afrique subsaharienne francophone du Golfe-Guinéo-congolais font de l’Occident, en général, et de la France en particulier, leur destination pour exercer leur carrière musicale. Un tel choix assez constant trouve sa justification dans l’histoire séculaire de l’Afrique noire, notamment en raison de l’esclavage et de la colonisation de la part des anciennes puissances européennes. La majorité d’entre elles, s’appuyant sur des collaborations internes aux pays africains, ont exercé la traite négrière. La mentalité des peuples des pays africains subsahariens en a gardé une empreinte, considérant paradoxalement que l’Eldorado se trouve en Occident : il en va de même dans le domaine de la musique. À des années d’écart et à des périodes différentes, Lokua Kanza, Tita Nzebi et Pépé Oléka ont quitté, respectivement, la République Démocratique du Congo, la République gabonaise et la République du Bénin pour s’installer en France ; ces artistes constituent le corpus principal de cette étude. Il s’agit d’interroger, de manière plus générale, la trajectoire musicale des artistes africains. Se focalisant sur le style « tradi-moderne » (à l’exclusion par exemple du hip-hop, des variétés, des danses de discothèque…), il met à jour certains facteurs socio-historiques, esthétiques, technologiques, interculturels, permettant à ces musiciens de réussir ou non leur trajectoire une fois qu’ils s’installent en France. Ces facteurs concernent aussi bien les données techniques, socio-économiques, professionnelles que personnelles, familiales, et même spirituelles. L’investigation explore l’ensemble des données intra et extra-musicales, telles que les albums de Lokua Kanza, Tita Nzebi et Pépé Oléka. Un morceau phare, qui est sélectionné grâce à une enquête auprès de mélomanes, permet d’approfondir l’analyse des pratiques musicales. Excluant tout jugement de valeur entre les trois artistes du corpus, il s’agit au contraire de déterminer les critères qui, in fine, permettent à l’artiste tradi-moderne, au début du XXIᵉ siècle, de réussir ou non son oeuvre, sa carrière et sa vie musicale. L’étude met également en perspective les artistes du corpus principal avec d’autres musiciens du corpus secondaire, grâce à un questionnaire psycho-social et esthétiques, des entretiens personnalisés, des analyses génétiques fondées sur des vidéos et un entretien d’explicitation, l’étude de la réception, etc. Cette étude transdisciplinaire réunit des approches analytiques, historiques, technologiques, en sociologie de la musique, en médiation culturelle, afin de comprendre toute la complexité du phénomène de la réussite dans ce champ ciblé de la musique tradi-moderne d’artistes du Golfe Guinéo-congolais.
Jury de soutenance :
Martin LALIBERTÉ Président du jury, Professeur des Universités (Univ. Paris-Est)
Pierre Albert CASTANET Rapporteur, Professeur Émérite des Universités (Univ. Rouen)
Romuald TCHIBOZO Rapporteur, Professeur des Universités (Univ. Abomey-Calavi, Bénin)
Sophie STÉVANCE, Examinatrice, Professeure des Universités (Univ. Laval, Québec, Canada)
Odile BLIN Examinatrice, Maître de Conférences HDR (Univ. Rouen)
Nicolas DARBON Directeur de thèse, Maître de Conférences HDR (AMU)
Apollinaire ANAKESA Co-directeur de thèse, Professeur des Universités (Univ. Antilles)
Jean VION-DURY Co-directeur de thèse, Maître de Conférences HDR (AMU)