Que nous apprend la musique sur les relations judéo-musulmanes en Algérie?
Avec Jonathan Glasser (College of William & Mary)
Lundi 19 mars 2018, 14h-16h, salle 308F, MAE, université Paris Nanterre
Le rôle important joué par les artistes juifs dans la musique citadine algérienne est souvent pris comme une réplique aux idées d’une inimitié primordiale entre juifs et musulmans et de l’étrangeté des juifs à la fabrique sociale algérienne. Cette intervention utilise des sources d’archives à côté de l’observation ethnographique pour proposer deux niveaux de critique de cette image. Le premier recrute la notion de hiérarchie pour relire l’importance musicale des juifs comme signe de leur marginalité sociale et non comme signe de leur intégration. Le deuxième niveau de critique emploie la notion d’un champ musical élargi pour placer l’idée d’une telle hiérarchie dans un continuum du sacré au profane. Cette interprétation nous permet de mieux théoriser l’indigénéité et l’intimité en même temps qu’elle laisse une place analytique pour la hiérarchie dans plusieurs sens.