Réflexions collectives après le visionnage de Sangeet ka Khel (Music as Play) : Sarwar Hussain and his sons 2009, 2010, 2011 (Nicolas Magriel (SOAS, London University), 2012) ; issu du projet « Growing into North Indian Art Music ».
Support à l’entretien avec Ingrid Le Gargasson (Centre de Recherche en Ethnomusicologie, Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative (Université Paris Ouest Nanterre La Défense – CNRS)) : « Retour sur le film Sangeet ka Khel (Music as Play) ; la transmission de la musique hindoustanie dans la petite enfance »
Nous émettons ici des remarques plutôt que des questions, qui sont autant de supports à la discussion avec Ingrid Le Gargasson.
– Contexte :
o Enfants évoluent dans un milieu d’excellence musical
o Pré-instruction, avant que les « choses sérieuses » ne commencent
– Modalités d’apprentissage :
o Oralité – transmission orale, fondée sur la répétition plutôt que sur
l’explication
o Importance de la mémoire
o Vocalisation des rythmes
o Solmisation des mélodies sur sa ra ga ma pa da ni
o Importance du chant (préalable à toute exécution instrumentale)
o Importance gestes de la main pour conduite des phrases
o Omniprésence de la tonique
o Importance de l’écoute, travail fin de l’oreille
o Intériorisation des hauteurs : l’enfant chante yeux fermés un an plus tard
o Apprentissage de plusieurs instruments en même temps
o Apprentissage des contenus musicaux mais aussi des attitudes, des
gestuelles et des postures : cf. le faux sarangi (jouet) ! manipulation des
instruments, des accessoires, du soin apporté aux instruments
o Apprentissage de l’instrument : imitation de gestes, de rythmes, de phrases,
sans le détail des notes ; incorporation, ressenti, contact physique o Proximité corporelle, enfants sur les genoux
– Une transmission intra-familiale :
o Attention du père, qui en fonction des capacités des enfants décide quels
types de musicien (chanteur ou instrumentiste) ils seront
o Concordance caractère de l’enfant-sa manière de jouer (« il joue des tablas
comme s’il courrait, lui qui court tout le temps » dit le père)
o Transmission intra familiale, constitution d’une chaîne générationnelle ;
poids de l’affectif ; poids du désir du père
o Projection du père qui se revoit apprendre
o Musique qui n’est pas destinée à être un loisir, mais un métier ; le père a
décidé que ses fils seraient musiciens professionnels ; hérédité o Pratique très précoce de la scène
– Enfants musiciens : o Imprégnation
o Très disciplinés
o Importance du jeu, apprendre comme si de rien n’était versus lourdeur de
l’apprentissage
o Liberté de l’enfant, créativité ? o Plaisir ?
o Pas d’infantilisation
– Questions sur la spécificité du répertoire :
o Les paroles des chants ne semblent pas spécifiquement dédiées au monde
enfantin (thème de l’amour par exemple)
o Exécutent-ils un répertoire plus « facile » ou sont-ils directement immergés
dans le répertoire classique/savant/adulte ? o Où sont les filles ?
o Passeront-ils par l’écrit plus tard ?
Voici le lien vers la visio-conférence avec Ingrid Le Gargasson le 26 septembre dernier :
http://webconfbbb.univ-st-etienne.fr/playback/presentation/0.9.0/playback.html?meetingId=9dbb7f83a82dff4d62f7f5f2c0491527ce35cce8-1506410167725
Attention, l’échange commence à 1’10.
Cette visio-conférence a eu lieu le 26 septembre 2017 à l’université Jean Monnet de Saint-Etienne. Il s’agit de la conclusion d’un échange entre des étudiants de master (cours d’ethnomusicologie) et Ingrid Le Gargasson (Centre de Recherche en Ethnomusicologie, Laboratoire d’Ethnologie et de Sociologie Comparative (Université Paris Ouest Nanterre La Défense – CNRS), spécialiste de la transmission de la musique hindoustanie.