Jackson:University Press of Mississippi, 2015.
Résumé:
Sara Le Menestrel analyse le rôle de la musique dans la gestion de la différence et invite à repenser certaines représentations associés à la musique franco-louisianaise. Son livre s’attache à mettre en lumière les interactions entre noir et blanc, entre le rural et l’urbain, entre différenciation et créolisation, entre le local, le national et le global. Il situe la musique franco-louisianaise au-delà des identifications ethniques et raciales et souligne l’importance de l”identification régionale. La généalogie musicale et les catégories en usage dans le répertoire franco-louisianais sont légitimées par un imaginaire racial omniprésent, soulignant l’ascendance africaine et européenne comme des facteurs de distinctions inébranlables. On observe néanmoins une oscillation permanente entre, d’une part, la métaphore du mélange, de l’adaptation et de la créativité et d’autre part, la rhétorique des origines et la naturalisation de la différence. L’auteur montre de quelles façons les musiciens naviguent entre des identifications, des styles musicaux et des héritages multiples tout en insistant sur l’impact des logiques marchandes, de l’ascension sociale et de la mobilité géographique sur leurs carrières et leurs choix artistiques. Elle met également en relief le rôle des amateurs de musique franco-louisianaise implantés dans la région dans l’évolution du statut de cette musique et dans sa reconfiguration à l’échelle tant locale que nationale.
Résumé en anglais:
Sara Le Menestrel explores the role of music in negotiating difference and questions certain established representations about French Louisiana music. Beyond binary oppositions, her book draws attention to the interactions between black and white, urban and rural, differentiation and creolization, and local and global within an evolving musical field. Le Menestrel emphasizes the importance of desegregating the understanding of French Louisiana music and situating it beyond ethnic or racial identifications, amplifying instead regional identity. Musical genealogy and categories currently in use rely on a racial construct that frames African and European lineage as an essential difference. Yet as the author samples music in the field and discovers ways music is actually practiced, she reveals how the insistence on origins continually interacts with an emphasis on cultural mixing and creative agency. This book finds French Louisiana musicians navigating between multiple identifications, musical styles, and legacies while market forces, outsiders’ interest, and geographical mobility also contribute to shape musicians’ career strategies and artistic choices. The book also demonstrates the decisive role of nonnatives’ enthusiasm and mobility in the validation, evolution, and reconfiguration of French Louisiana music. Finally, the distinctiveness of South Louisiana from the rest of the country appears to be both nurtured and endured by locals, revealing how political domination and regionalism intertwine.