Musicologie/Ethnomusicologie: evolutions, problèmes, alternatives (2)

Musicologie/Ethnomusicologie: evolutions, problèmes, alternatives (2)

Le titre original de cet article, publié en 2010 après le colloque ICONEA 2008, était “A New Hypothesis for the Elaboration of Heptatonic Scales and their Origins”. Cette version publiée par NEMO-Online porte le titre, plus concis, “A Hypothesis for the Elaboration of Heptatonic Scales”, l’hypothèse présentée n’étant pas nouvelle (établie en 2003) et toujours non remise en cause dans la littérature musicologique. L’article est corrigé, mis à jour pour la terminologie (voir le “Lexique” de l’auteur dans NEMO-Online Vol. 2 No. 2, avec l’Appendice L – le “Core Glossary” – dans cet article comme complément), et augmenté.  La plupart des tables et figures a été réintégrée dans le texte principal, et l’Appendice G (concernant les échelles à transposition limitée) ajouté, avec son complément Power Point. 

Extraits (adaptés) de l’article (Introduction):

L’acharnement avec lequel la musicologie occidentale a essayé de refondre le système babylonien dans un moule occidental, ne lui convenant pas, est certainement l’expression d’un occicentrisme persistant issu d’une méthodologie, ou plutôt de son absence, parmi les assyriologues et pseudos-musicologues, et de leur acharnement à promouvoir leurs ‘découvertes’ par le moyen de modèles occidentaux inappropriés. La manière dont les systèmes musicaux sont construits, consciemment ou non, fait partie de la culture d’un groupe ‘ethnique’ et doit être dévoilée avec le plus grand respect et sans, à tout prix, les rattacher à des cultures qui leurs sont postérieures car cela équivaudrait à une unification colonialiste. Cet article est la conséquence de ma détermination à produire la preuve des faits contre les présomptions issues d’interprétations, et plus particulièrement de démontrer que l’heptatonisme – qui n’est pas universel – n’est certainement pas gravé dans notre inconscient. C’est une structure, entre d’autres, qui éventuellement eût éclos au Proche-Orient comme partie et comme la conséquence d’un autre ou d’autres systèmes, mais non un système nouveau, indépendant et exclusif.

Bruno Chikushin (de son nom d’artiste japonais) Deschênes, auteur du premier livre en français consacré au shakuhachi, est un musicien de formation. Le but de son article est de proposer une analyse du répertoire solo de honkyoku pour shakuhachi du point de vue du musicien. Afin de proposer un modèle qui devrait permetre de mieux comprendre cette musique unique, Deschênes développe les propositions d’auteurs précédents et montre, dans la dernière section, que certaines conclusions de ces auteurs s’appliquent à la musique honkyoku, alors que d’autres ne s’appliquent pas. Bien que ces auteurs présentent une compréhension pertinente de la structure mélodique de honkyoku, Deschênes suggère qu’il y a plus que ce que leurs analayses proposent, soulignant spécifiquement deux aspects importants de cette musique qui sont absents, à savoir que le jeu du shakuhachi consiste d’abord à mettre de l’avant les timbres musicaux et non les hauteurs, et que la qualité mélodique de chaque phrase et de chaque pièce est plus dans les formes mélodiques et les contours créés par les kakuontei (intervalle nucélaire) et les kakuon (note nucléaire) que dans les hauteurs proprement dites (voir aussi le glossaire à la fin de l’article).

(Permalink: http://nemo-online.org/archives/1692)

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Société française d'ethnomusicologie