Documents accompagnant l’article de Denis-Constant Martin, « Survivre n’est pas toujours drôle… Les moppies, chansons comiques du Cap (Afrique du Sud) ». Cahiers d’ethnomusicologie. Vol. 26, 2013 p. 129‑153.
Résumé. Au Cap (Afrique du Sud), les troupes de carnaval (Kaapse Klopse) et les chœurs dits « malais » (Sangkore), dont les compétitions s’enchaînent tous les ans à partir du début janvier, possèdent en commun un répertoire de chansons comiques (moppies). Les textes de ces chansons sont destinés à faire rire ; leurs mélodies, assises sur la figure rythmique du ghoema beat, sont constituées sur le principe du pot-pourri et empruntent au jazz et aux variétés internationales. L’humour des moppies dérive des rapports établis dans la performance entre paroles, musique et gestuelle du soliste. Appuyée sur les réflexions de Francis Jeanson, Daniel Sibony et Vladimir Jankélévitch (entre autres), l’analyse d’un corpus de moppies, comprenant celle qui a été couronnée en 2012, suggère que la situation de performance conditionne le sentiment du comique et que celui-ci travaille l’identité dans un univers toujours modelé par plus de 350 ans d’esclavage, de ségrégation et d’apartheid, en ouvrant un espace de liberté intérieure que l’on ne saurait sans abus assimiler à de la « résistance ».
1. « Klopse in die Lentegeur », par le New Ottomans Sporting Club Malay Choir
2. « Ons Hoor » (Adam Samodien, Rashaad Maliek), par The Tulips (soliste : Harun Kenny)
Enregistré au Cap le 30 mai 1999. Extrait de : The Tulips, Afrique du Sud, les Ménestrels du Cap. Paris, Buda Records, 2002.