L’extase musicale prise au pied de la lettre

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Ça sent la grosse blague.  Le fait que Manitas se fait nommer « Las couillas in bettones » va bien dans ce sens.

Mais pas tout à fait, car au-delà, qu’apprend-on ?

Selon moi, le rire vient ici de la disjonction supposée (et clairement admise) entre l’art flamenco, qui se présente comme une expression sérieuse, et qui se prend même beaucoup au sérieux, (et a foritiori J.S. Bach)  et l’acte sexuel, qui ici est traité dans son aspect le plus Hard. Ce double registre sur lequel joue le gag suffirait à produire le rire, de fait.

Mais il n’y a pas que cela, car on notera que le flamenco aboutit à un « olé », qui est drôle puisqu’il renvoie à la fois à l’extase musicale et au plaisir orgasmique. Dans l’exemple suivant (suite de Bach) le registre est différent. Il y a plusieurs façons de prendre son pied, en somme.

Alors, du coup,  on n’est plus dans la disjonction musique/sexualité, mais dans une conjonction (stipulée), sérieuse et qui justifie le gag.

Il nous est en effet clairement rappelé que le rapprochement entre les deux actes (sexuel et musical)  a pour fond commun l’extase, l’orgasme, ou plus simplement la tension/détente. Ce qu’aucun sexologue ni aucun musicologue ne mettraient en cause. En outre les deux s’obtiennent à partir de technicités voisines, gratougnis, mouvements cycliques intentionnels, rythmiques, calibrés…  Cela est indispensable, sinon le gag ne passerait pas.

Deux arts voisins en somme.

Société française d'ethnomusicologie