J. Lambert – Les procédés comiques de l’imitation vocale des instruments dans le monde arabe

Documents accompagnant l’article de Jean Lambert, « Les procédés comiques de l’imitation vocale des instruments dans le monde arabe ». Cahiers d’ethnomusicologie. Vol. 26, 2013, p. 73‑87.

Résumé. Le ressort principal de l’humour musical chez les Arabes est l’imitation vocale d’instruments de musique. Quels procédés sont utilisés ? Quelle relation entretiennent-ils avec la culture ? Depuis le Moyen Âge, la voix chantée avait une supériorité esthétique et morale sur les instruments, qui devaient l’imiter. Si cette norme a perduré jusqu’à nos jours, comment la parodie vocale s’articule-t-elle avec elle ? A travers l’analyse de deux pièces vocales yéménites, une imitation de musique militaire et une parodie de musique moyen-orientale par un chantre religieux, puis l’analyse de deux imitations plus ciblées d’instruments en Egypte et en Syrie, l’article montre comment ces performances, tout en conservant une relation intime avec la voix chantée (par un dialogue entre voix et instrument, par des syllabes non syntaxiques), représentent aussi une inversion de l’esthétique traditionnelle : il s’agirait alors d’une véritable révolution intégrant l’instrument et la technique dans une esthétique plus globale.

1. Suite de chants et de prières (Sanaa, Yémen)

Chant de salon, jalsa, pendant la fête du mariage. Beyt al-Haymî, Sanaa. Suite de chants et de prières :

  • Mashrab : Azkâ salâtu Allah taghshâ al-Rasûl
  • Qasîda : Yâ Wâsi’ al-… (4’30) : en l’honneur de l’imam ‘Alî
  • supplique, du’ât
  • Fâtiha
  • Huwâh (8’40) : imitation vocale de la musique militaire de l’imam ;
  • plaisanteries de félicitations. La voix de Mohammed ‘Atiya est jodelée, peut-être par influence turque.

Enregistré par Jean lambert le 18 sept 1987. Voir http://archives.crem-cnrs.fr/archives/items/CNRSMH_I_2003_010_010_01/#desk#

2. Parodie vocale burlesque

Séance de salon, jalsa, pendant la fête du mariage. Bayt al-Haymî, Bir al-‘Azab La plaisanterie, zabîj, est aussi une fonction du nashshâd, qui doit divertir les invités autant qu’il doit les exhorter à la prière et à la bonne morale

Enregistré par Jean Lambert, 19 sept. 1987. Voir http://archives.crem-cnrs.fr/archives/items/CNRSMH_I_2003_010_011_01/

3. « Un Egyptien consommateur de hasch ».

Vidéo Youtube. Source indéterminée. Voir  http://www.youtube.com/watch?v=uamO868t4lA (consulté le 22/08/2013).

4. « Il joue du luth avec sa langue »

Noter la confusion induite par le titre : le raccourci sémantique suggère qu’il s’agit de quelqu’un utilisant sa langue comme un plectre, et non d’une simple imitation…

Vidéo Youtube. Source indéterminée. Voir http://www.youtube.com/watch?v=FTqKQ0reI6Y (consulté le 22/08/2013).

Société française d'ethnomusicologie