Journée d’automne de la Société française d’ethnomusicologie
samedi 12 décembre 2009
Maison de la Recherche
28 rue Serpente, Paris
Salle 323
Programme
9h00 Accueil des participants
Présentation des travaux soutenus par la SFE en 2008
9h30 Aliénor Anisensel (Doctorante Université Paris Ouest Nanterre/Centre de Recherche en Ethnomusicologie CREM)
La convenance et le raffinement : des « formes sonores de sociabilité » dans les clubs de ca trù (« chant à tablettes », Viêt-nam)
À partir de l’ethnographie des clubs de ca trù dans trois lieux du Viêt-nam (Hanoï, un village du Nord et Hô Chi Minh-ville), j’émets l’hypothèse de deux formes sonores de sociabilité mises en oeuvre dans ces clubs : la convenance (inspirée du concept confucéen) au village et le raffinement en ville. La thèse se propose de décrire ces formes lors des deux événements caractéristiques du ca trù « chanter devant le temple communal » et « chanter pour le plaisir »; puis d’analyser comment ces formes sont transmises par les musiciens ; enfin de voir comment elles peuvent être exploitées dans le domaine de la politique culturelle.
10h15 Simha Arom (Directeur de recherche émérite, CNRS/ Laboratoire Langue, Musique, Société LMS)
Présentation de son livre « La boîte à outils d’un ethnomusicologue » (paru aux PUM en 2007)
Quatrième de couverture :
Textes réunis et présentés par Nathalie Fernando.
Si l’intérêt pour les musiques exotiques date de plusieurs siècles, ce n’est qu’au XXe siècle que naîtra l’ethnomusicologie en tant que véritable discipline combinant la collecte des musiques traditionnelles et des méthodes d’analyse dans une perspective comparatiste. Parmi les ethnomusicologues de notre époque, Simha Arom est une figure de proue. Renommé pour ses travaux sur les musiques d’Afrique subsaharienne, sa vocation d’ethnomusicologue naît en 1963, lorsqu’il pose pour la première fois les pieds sur le sol centrafricain. Cet homme de terrain infatigable demeurera fasciné par la musique, les modes de vie et les traditions de l’Afrique Noire, qui sera l’objet de sa passion ethnomusicologique pendant plus de quarante ans. Les étudiants en musique et les musicologues trouveront ici un florilège de ses articles les plus emblématiques où son enseignement et sa quête scientifique sont synthétisés. Ils pourront y découvrir une approche rigoureuse et des outils méthodologiques novateurs, des analyses et des mises en contexte éclairantes. Ils y trouveront aussi une riche palette thématique de nature anthropologique, musicologique, ethnomusicologique, parfois philosophique. Tel que l’indique son titre, l’objectif de cet ouvrage est de mettre à leur disposition une « boîte à outils » qui leur permettra de se familiariser avec la discipline ou de réfléchir à ses problématiques et ses principaux enjeux.
11h Pause
11h15
Atelier de présentation du nouveau site web de la SFE
version collaborative : www.ethnomusicologie.fr (vous y êtes)
13h Pause déjeuner
14h30
Conférence exceptionnelle de Marc Perlman
(Associate Professor of Music, Brown University, USA)
The Limits and Dangers of the Imagination: Rumors of Exploitation in the Global Circuits of Traditional Music
In late 2007, accusations of exploitation spread throughout the news media and blogosphere of a certain developing country. An American recording company was denounced for making millions of dollars from a CD of traditional music while paying the performers virtually nothing. Yet this recording company was a non-profit enterprise, working in collaboration with an indigenous non-profit foundation, and the recording project was heavily funded by a major philanthropic institution and carried out according to the highest scholarly standards by ethnomusicologists known for their scrupulousness. I describe how this rumor started and locate it within its cultural and political context (including popular notions of cultural victimization and commercial exchange). Finally, I detail some of its surprising side-effects: for while this rumor may have reinforced the State’s desire to assert property rights over its traditional music, it may also have made it more difficult for the recording company to reward the musicians it recorded.