Journée d’études TREUZKAS#3 : Le danseur et le musicien dans les musiques traditionnelles : sources communes, postures séparées ?

 

Suite à la réussite des éditions 2014 et 2017 de TREUZKAS, transmettre en breton, axe de recherche sur le spectacle vivant dans le domaine des musiques traditionnelles bretonnes et celtiques, le Pont Supérieur et l’Université Rennes 2 poursuivent cette expérience partenariale d’une journée d’étude ouverte au monde du spectacle vivant, selon un format de recherche-action associant artistes professionnels, principalement musiciens, étudiants et chercheurs.

Le danseur et le musicien dans les musiques traditionnelles : sources communes, postures séparées ?

Les relations entre la danse et la musique, dans l’esthétique des musiques traditionnelles sont très fortes et complexes. Ainsi, les airs à danser constituent la partie amplement majoritaire des répertoires instrumentaux qui ont été collectés. Ils occupent une large place dans la transmission au sein des associations et des écoles de musiques. Au niveau de la diffusion, il en est de même. Le bal est le contexte de pratique par excellence ; celui qui a joué le plus grand rôle dans la visibilité, la reconnaissance et la professionnalisation des musiciens des musiques traditionnelles. Qu’on le nomme« fest-noz »en Bretagne, « bal poitevin » en Poitou, « bal trad »ou bien encore « bal folk », cette assemblée de danses traditionnelles à l’entrée payante, au son d’orchestres ou de groupes dédiés, connaît aujourd’hui un succès sans précédent. Le film de Laëtitia Carton Le Grand Balet les réseaux sociaux spécifiques à ce sujet en attestent.

Paradoxalement, les relations entre la danse et la musique reposent sur le constat d’une déconnexion au niveau des acteurs. C’est particulièrement le cas notamment dans les milieux de la création. Ainsi, les propositions artistiques mêlant musique et danse restent peu nombreuses. Contrairement au chant, au conte, voire même au théâtre qui arrivent souvent à intégrer les projets musicaux, c’est rarement le cas de la danse. Réciproquement, celle-ci fait l’objet de propositions spécifiques intégrant les mêmes contes ou théâtre mais très peu la musique. On remarque très vite que les postures de musiciens ne sont pas celles des danseurs et vice versa. Il en est de même en matière de transmission. Dans les faits, très peu de professeurs de musique enseignent la danse et, en miroir, il est rare de voir des enseignants de danse se risquer dans le domaine de la musique.

Ainsi, bien plus qu’au niveau des domaines et des expressions, les questions se posent à l’échelon des acteurs. Ceux-ci se trouvent confrontés à une dialectique dans les postures de musiciens d’un côté et de danseurs de l’autre. Des postures différenciées que Treuzkas #3 se propose de comprendre, en interrogeant aussi bien les représentations et les statuts professionnels que les questions de genre, de forme de sociabilité, d’esthétique et de transmission.

Programme : Ici

Société française d'ethnomusicologie