Ce nouvel album de la collection INEDIT/Maison des Cultures du Monde inaugure une série de trois disques consacrés à l’art du sanjo coréen.
Né à la fin du XIXe siècle, le sanjo est une suite pour instrument solo discrètement accompagné par un tambour. Cette forme, plus que toute autre, incarne la musique traditionnelle des Coréens d’aujourd’hui, sans doute en raison de ses sonorités très contemporaines et de la virtuosité étourdissante qu’elle impose à ses interprètes.
Créé pour la cithare à 12 cordes gayageum, le sanjo puise dans plusieurs héritages: la musique chamanique improvisée sinawi, l’opéra à un acteur pansori, la musique de chambre aristocratique pungnyu. Il allie ainsi, dans une parfaite plénitude, la rugosité d’une musique rituelle proche de la nature et la truculence d’un chant populaire à l’art hiératique des lettrés.
D’abord calme et méditative, traitée à la manière d’un impromptu, la pièce gagne peu à peu en rapidité et en virtuosité dans un jeu continuel de tension et de détente, de climax et de repos.
Kim Chang-jo, le créateur du sanjo dans les années 1890, a eu plusieurs disciples qui ont à leur tour transmis cette pièce à leurs élèves. Au fil des ans, elle s’est transformée selon les écoles d’interprétation ou l’instrument sur lequel elle était jouée : cithares gayageum ou bien geomungo, cithare à archet ajaeng, vièle haegeum, flûte daegeum, etc.
La version proposée ici à la cithare gayageum est celle de la petite-fille de Kim Chang-jo, Kim Juk-pa (1910-1989), interprétée par une de ses disciples directes, Park Hyun-sook. Celle-ci est accompagnée au tambour en forme de sablier par Lee Tae-baek.
Un CD INEDIT/Maison des Cultures du Monde
réf. W260142 – 63 minutes – 8 plages – livret 20 pages.
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