PROLONGATION DE L’APPEL AU 15 AOÛT 2012
Qu’en est-il du goût musical dans le monde au XXIe siècle ?
Colloque en esthétique musicale
28 février – 2 mars 2013
Faculté de musique, Université de Montréal
Organisés par le laboratoire musique histoire et société (LMHS) et le laboratoire de musicologie comparée et d’anthropologie de la musique (MCAM) de l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM)
Le questionnement sur l’esthétique musicale proposé par ce colloque n’est pas sans lien avec un paradoxe qui se traduit d’une part, par ce qui pourrait être considéré comme une crise de l’esthétique dans le domaine de la création et, d’autre part, le retour général de l’esthétique et de la réflexion philosophique au sein des disciplines artistiques. De nombreux ouvrages publiés au cours des 20 dernières années ont ainsi réintroduit l’esthétique au cœur de la réflexion sur l’art (Berthet, Les défis de la critique d’art, Dufour-Kowalka, L’art et la sensibilité, Dampierre (dir.), Une esthétique perdue, During, Quelque chose se passe, Jimenez, Qu’est-ce que l’esthétique, Rancière, Le partage du sensible, Schaeffer, L’art de l’âge moderne : L’esthétique et la philosophie de l’art du XVIIIe siècle à nos jours, pour n’en citer que quelques uns).
Comme en témoigne le collectif Perspectives de l’esthétique musicale, publié par Alessandro Arbo en 2007 ou encore Éléments d’esthétique musicale sous la direction de Christian Accaoui, qui joue le rôle de dictionnaire de l’esthétique (de 1600 à nos jours), la musique ne fait pas exception à la règle.
Si l’esthétique occupe donc un espace à nouveau conséquent dans les études sur la musique, elle est convoquée à plus d’un titre. Il s’agit, par exemple de s’interroger sur l’art moderne pour sa réhabilitation, « la crise de l’art stimulant la réflexion sur l’art » (Jimenez, p. 15). Dans d’autres cas, il s’agit de retracer les fondements d’un système spéculatif autour de l’œuvre d’art actuelle et d’interroger la construction d’un discours esthétique de plus en plus discret sur la question du jugement (esthétique) au profit de questions apparemment plus objectives, celles par exemple du langage ou de la réception, cette dernière réduite presque systématiquement d’ailleurs à des considérations plus sociologiques qu’esthétiques.
Cependant, il demeure de nombreuses pistes d’investigations possibles au travers de toutes les ramifications que sous-tend le concept d’esthétique.
C’est pourquoi, au-delà de la « crise » de l’art moderne occidental, la réflexion sur l’esthétique musicale que nous suggérons devrait se pencher sur des questions qui permettront de dépasser ce paradigme et d’ouvrir un débat croisé sur des musiques de différentes cultures, styles et époques : Quels sont les critères du jugement esthétique ? Quel en est le vocabulaire contemporain ? Quels sont les rapports avec l’esthétique entretenus par l’homme aujourd’hui en fonction de ses origines culturelles ? Peut-on à cet égard déceler des similitudes ou au contraire distinguer des comportements et des conceptions bien divergentes ? Que peut alors nous apporter l’analyse comparative du jugement de goût dans la compréhension des pratiques musicales tant occidentales que non occidentales ? Que fait-on de l’esthétique dans un contexte de commerce international de la musique où les frontières culturelles ont tendances à disparaître, où les styles et les genres finissent par se (con)fondrent voire se dissoudre dans des standards parfois prédéterminés qui vont formater l’objet musical ?
On pourrait poser une seule grande question qui permettrait de réunir ces interrogations : Qu’en est-il du goût musical dans le monde au XXIe siècle ? Car cette problématique recouvre tant les modalités et stratégies de « fabrication » d’une musique, que les choix qui guident sa performance, sa diffusion ou encore l’évaluation qualitative de sa réception.
Ce colloque souhaite donc réunir des musicologues, des compositeurs et des musiciens qui aborderont cette question en fonction de questionnements méthodologiques et théoriques sur l’esthétique musicale d’un point de vue contemporain et critique.
Présentation des propositions
Le résumé de la conférence doit avoir une longueur minimale de 750 mots et maximale de 1 000 mots. Le résumé doit être divisé en trois parties : 1) sujet (thématique(s) abordée(s)); 2) méthodologie de recherche et 3) résultats. Le texte soumis doit impérativement être accompagné d’une bibliographie sélective. La durée des conférences est fixée à 20 minutes.
Chaque résumé doit être suivi d’une courte notice biographique de l’auteur (ou des deux premiers auteurs s’il y en a plus que deux) incluant l’affiliation et l’adresse de courriel. Les résumés, en français ou en anglais (soit la langue choisie pour la présentation au colloque), doivent être soumis par courriel, dans le corps du message ou en pièce jointe (format Word recommandé), à l’adresse : caroline.marcoux-gendron@umontreal.ca.
Les résumés seront évalués de manière anonyme par un jury constitué d’experts internationaux. La date limite de dépôt des propositions est le 1er juillet 2012.
Deux bourses de déplacement offertes par l’OICRM seront remises aux deux meilleures candidatures étudiantes (hors Montréal).
Comité scientifique
Nathalie Fernando, professeure agrégée, Faculté de musique, Université de Montréal
Michel Duchesneau, professeur agrégé, Faculté de musique, Université de Montréal
Martin Kaltenecker, maître de conférences, Université de Paris VII
Jean During, directeur de recherche au Centre National de Recherche Scientifique, laboratoire du CREM, Paris
Jean-Jacques Nattiez, Professeur titulaire, Faculté de musique, Université de Montréal
Claude Dauphin, professeur, Université du Québec à Montréal
Pour information
Caroline Marcoux-Gendron, pour le comité scientifique
caroline.marcoux-gendron@umontreal.ca
Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique
Faculté de musique – Université de Montréal
C.P. 6128, succ. Centre-Ville
Montréal (Québec) H3C 3J7, Canada
T (514) 343-6111 poste 2801