Hommage à Michel Faligand par Julien André

HOMMAGE À MICHEL FALIGAND

Michel Faligand nous a quitté le 23 février 2019 à l’âge de 94 ans. Son œuvre, toute dédiée au monde des percussions, a particulièrement contribué à la diffusion des connaissances dans ce domaine. La revue Percussions qu’il fonda en 1990, puis ensuite le périodique électronique « percu_infos », a fourni des ressources précieuses, tant pour les musiciens – amateurs ou professionnels -, que pour les pédagogues et les chercheurs. Dans cette revue, toutes les percussions avaient également droit au chapitre: du gamelan, aux timbales d’orchestre, en passant par la batterie ou les maracas… Le nom de l’association qu’il créa, « Percussions Sans Frontières » prend tout son sens chez Michel Faligand. En effet, si la famille des percussions était, dans cette revue, au centre des débats, les approches, quant à elles, étaient multiples: on y traitait aussi bien d’interprétation, de pédagogie, d’ethnomusicologie, d’histoire, que d’organologie.

Les musiques populaires et traditionnelles y avaient une place de choix. On pouvait se nourrir d’articles des plus divers – rédigés par des chercheurs ou par des musiciens – dont la somme représente aujourd’hui un apport considérable pour la littérature francophone vouée aux percussions. A ce propos, Michel ne se contentait pas d’être le directeur de la publication, il prenait aussi la plume pour rédiger, dans une langue à la fois précise et vivante, des textes sur l’organologie (qui était sa spécialité), des compte-rendus, ou autres…

On comprend alors à quel point Michel Faligand fut un formidable créateur de rencontres, autant qu’un bâtisseur de ponts entre cultures, disciplines et esthétiques diverses. Son énergie était communicative et sa curiosité, sa soif d’apprendre et de découvrir, sans bornes.

Il était aussi un vrai passeur, et ce goût de la transmission provient certainement de sa carrière initiale d’enseignant au sein de l’éducation nationale. Grâce à lui, nombre de jeunes chercheurs, voire d’étudiants (au nombre desquels je fus moi-même) ont pu réaliser leur première publication.

Son entreprise éditoriale, il l’a conduite avec une détermination sans faille. Sa constance, sa générosité et sa grande délicatesse furent certainement pour beaucoup dans les liens humains qu’il a su tisser et les synergies qui en sont nées.

Société française d'ethnomusicologie