1. À propos du site
L’ensemble de ces documents sonores et visuels est le fruit d’un travail de recherche
effectué au Niger entre 1997 et 2008, sous la tutelle du CNRS.
Ils constituent un complément à l’ouvrage de Sandrine Loncke, Geerewol. Musique, danse et lien social chez les Peuls nomades
wo∂aaße du Niger (Société d’ethnologie, 2015).
2. À propos du livre
Où trouver le livre-dvd Geerewol ?
Résumé — Au cœur du Sahel nigérien, loin de toute voie d’accès, des milliers de Peuls nomades wo∂aaße se réunissent chaque année pour un vaste rassemblement cérémoniel, dont le rituel central est appelé geerewol. Sept jours et sept nuits durant, suivant le cycle du soleil et sous l’étroit contrôle des anciens, deux fractions de lignages différents se livrent une guerre dont les seules armes sont le chant et la danse. L’enjeu de cette guerre, son but officiel : le vol des femmes. Son ultime finalité : se séparer dans la paix.
Privilégiant une écriture qui restitue à la fois les dialogues et le cheminement de l’enquête à la manière d’une intrigue policière, ce livre est le récit vivant de la façon dont s’élabore une recherche de terrain en ethnomusicologie. Centrée sur le chant et la danse, l’enquête nous conduit peu à peu au cœur des représentations culturelles et des conceptions esthétiques de cette société ouest-africaine d’éleveurs nomades. Chemin faisant, on y découvre un système d’initiation et de représentation du monde qui fut sans doute caractéristique de l’ensemble du monde peul avant son islamisation.
Au-delà d’une simple monographie sur les cérémonies inter-lignagères des Peuls Wo∂aaße, cette étude soulève également des interrogations anthropologiques fondamentales : quelles dynamiques gouvernent au sein des sociétés humaines l’émergence d’identités et de différences stylistiques ? Comment la musique et la danse sont-elles l’expression esthétique de différentes manières d’être ensemble ? Pourquoi le rituel et la performance artistique collective sont-ils des espaces privilégiés pour faire société ?
Le livre est accompagné d’un dvd-rom comprenant un important corpus de documents sonores et audiovisuels, ainsi que le film documentaire plusieurs fois primé La danse des Wo∂aaße.
Abstract — In the heart of the Nigerien Sahel, far away from any road access, thousands of Fulße Wo∂aaße nomads gather every year for a vast ceremony which revolves around a main ritual named Geerewol. For seven full days and nights, following the solar cycle and under the strict control of their elders, two sub-lineages are opposed in a war with singing and dancing as sole weapons. Stealing women is at stake — the official challenge, but parting in peace is the ultimate purpose.
Through engaging dialogues and the account of the inquiry process just as a detective story would do, this book is a vivid account of the way fieldwork research is conducted in ethnomusicology. By focusing on singing and dancing, the investigation gradually leads the reader to the heart of cultural representations and aesthetic perceptions of this West African nomadic herders’ society. Along the way, an initiation process and a belief system that may have been proper to the whole Fulani world in preIslamic times are progressively disclosed.
Beyond a simple monography about Fulße Wo∂aaße interlineage ceremonies, this study also explores several fundamental anthropological issues — for instance, which dynamics underlie the creation of both stylistic identities and variations among human societies? How do music and dance express and experience different sensitive ways of being together? Why ritual and artistic performance is an ideal space “to make society” ?
The book is accompanied by a dvd-rom which contains fifty annotated music recordings, nine short videos featuring dance and ritual sequences, and the award-winning documentary feature film by the same author La danse des Wo∂aaße (2010).
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3. Autres publications de l'auteur
Livre-disque Les chemins de la voix peule – L’esthétique musicale des pasteurs semi-nomades du Jelgooji (Nord-Burkina Faso)
Premio internazionale Latina di studi musicali
Éd. Libreria Musicale Italiana, 1996
Pour écouter les enregistrements
Résumé — Les pasteurs peuls du Jelgooji (nord-Burkina Faso) pratiquent un genre vocal, « le
doohi », que tous s’accordent à considérer comme pure activité ludique réservée aux seuls jeunes gens.
Du point de vue aussi bien formel que des règles de conduites qui l’entourent, il apparaît cependant qu’il participe d’une dynamique de production de différences entre communautés villageoises, entre groupes d’âge, entre hommes et femmes, qui contribuent finalement à l’instauration et à la perpétuation d’un ordre social et du système de valeurs caractérisant l’ensemble du groupe.
L’ouvrage est accompagné d’un C
D de 18 plages illustrant le répertoire étudié : chants de femmes et variantes locales de
doohi.
Article Le sens de la musicalité chez les Peul Jelgooße du Burkina Faso : la catégorie de puissance vocale
Journal des Africanistes, 1999
Pour lire l'article
Résumé — À partir de l'exemple d'un répertoire de musique vocale peul, cet article illustre la façon dont les catégories musicales vernaculaires permettent à l'ethnomusicologue d'appréhender la forme musicale, non seulement en restituant l'intentionnalité esthétique de ses dépositaires, mais également en rendant compte des conceptions culturelles qui la sous-tendent et la motivent.
Abstract —
By drawing on a repertory of Fulße vocal music, this article shows how an account of the vernacular musical categories allows for a grasp of musical form, not only in terms of the performers' aesthetic intentions, but also in terms of the cultural conceptions that underlie and motivate it.
Livre de photos Les Peuls Bororos – Nomades du Sahel
Photos de Jean-Marc Durou & Textes de Sandrine Loncke
Éd. Vilo, 2000
Résumé — Dans leur vie quotidienne comme au cours de leurs somptueuses cérémonies annuelles, les Peuls Bororos du Sahel nigérien perpétuent et célèbrent jusqu’à ce jour un idéal de vie foncièrement ascétique qui valorise l’adaptation plutôt que l’emprise sur le milieu, aussi extrême soit-il. Cet idéal, presque aussi vieux que l’humanité, n’est autre que l’élevage nomade. Il est né de l’alliance entre l’Homme et l’animal qui accepta de se laisser domestiquer.
Partout l’on clame aujourd’hui qu’un tel mode de vie est voué à disparaître de la surface de la terre. Au sein des sociétés peules, les Bororos – qui se dénomment eux-mêmes Wo∂aaße – en sont les derniers représentants. Par delà les vicissitudes de l’Histoire, ils n’ont jamais cessé de marcher sur la trace de leurs troupeaux.
Article Mémoire et transmission musicale dans une société nomade. L’exemple des Peuls Wo∂aaße du Niger
Cahiers d’ethnomusicologie, 2009
Pour lire l'article
Résumé — Les Peuls Wo∂aaße du Niger possèdent un répertoire de chants identitaires qu’ils considèrent comme la marque sonore figée de leurs subdivisions lignagères. La musique jouerait donc dans cette société le rôle d’un support de mémoire.
Mais le recueil de l’histoire orale révèle qu’une telle mémoire relève principalement de représentations mythiques visant à fonder la croyance en une ascendance commune.
Sur le plan musical, le potentiel de variation des chants lignagers, ainsi que l’absence d’un modèle de référence unique partagé par les chanteurs, permettent en outre de postuler que ce répertoire vocal est en réalité le fruit d’un processus continu d’homogénéisation et de différenciation. C’est finalement en situation d’interactions lors des performances cérémonielles que les groupes lignagers sont le plus à même de se définir musicalement les uns par rapport aux autres.
Cet article pose ainsi l’hypothèse que, dans les sociétés politiquement non centralisées où il n’existe pas de transmission institutionnalisée de la musique, l’évolution des formes musicales, reflet de l’histoire en acte, doit être pensée indépendamment de tout modèle établi, comme un processus que, empruntant à la linguistique, l’auteur qualifie en termes de « dialectalisation ».
Abstract —
The Fulße Wo∂aaße of Niger possess a repertoire of identity songs which they consider as fixed sound markers of their lineage subdivisions.
Thus, music in this society acts as a memory medium.
Oral history-taking shows, however, that such memory is mostly composed of mythical representations aimed at supporting the belief in common ancestry.
On a musical level, the potential for variation in lineage songs and the fact that singers do not seem to share an established reference model also indicate that this vocal repertoire is actually forged through a continuing process of homogenisation and differentiation. Interactions during ceremonial performances are indeed the main situation where lineage groups have the opportunity to define their musical identity in relation to one another.
Finally, this paper puts forward the hypothesis that musical changes in non-centralized societies which have no institution for music transmission, must be considered regardless of any consensual model, as processes that the author, using an expression borrowed from linguistics, characterizes in terms of « dialectal variations ».
Coffret DVD Around Musics – Écouter le Monde
Co-prod. La Huit / SFE, 2015
Ce coffret de D
VD présente douze films remarqués par de grands festivals internationaux comme le festival Jean Rouch, à Paris, présentés dans leur version originale avec sous-titre français/anglais.
Le film de Sandrine Loncke sur les cérémonies rituelles des Peuls nomades Wo∂aaße y figure sous deux versions :
– le long-métrage initial de 90' :
La danse des Wo∂aaße, Prod. Sandrine Loncke, 2010, sous-titres en français, format 4:3,
– la version télévisée de 52' :
Wo∂aaße - Dance instead of War, Prod. Point du Jour International, 2013, sous-titres en anglais et voix off, format 16:9.
Le coffret est accompagné d’un livret comprenant un texte de Bernard Lortat-Jacob : « Filmer la musique ».
Film abstract —
In the heart of the Nigerien Sahel, far from any urban center, thousands of Fulße Wo∂aaße nomads come together every year to celebrate their cultural identity in a vast ceremonial gathering named the Daddo. For seven days and seven nights, opposing ancestral lineages take part in a complex ritual courtship competition called the Geerewol. Under the strict control of their elders, elaborately ornamented young men made up with traditional face paint form lines to dance and sing. At the end of each dance, the young women of the opposing lineage come forward to designate the « most beautiful » male of the group.
Fearing that the tradition may die out, Ouba Hassane, 40, and his wife Kedi, 39, chose to appear on screen and relate their experiences and understanding of the ritual. The film follows as Ouba teaches his son about Wo∂aaße traditions, myths, and religious beliefs. The couple's commentary, along with that of the ceremony participants (dancers, young women, those in charge of the youth, societal elders) provide viewers with deep insight into the full occasion, extending beyond the dance.
Thus the film enables the Wo∂aaße themselves to decipher for us the subtext of the ritual, examining the full spectrum of gender, social, political, educational, and religious beliefs that underscore Wo∂aaße cultural identity and help ensure their survival.
5. Crédits

Ces documents ethnographiques relèvent de la vie culturelle d’individus
et de groupes d’individus. Ils ont été reproduits et annotés ici dans une
stricte démarche de connaissance et de sauvegarde, avec la conviction
que le meilleur moyen de protéger un patrimoine est de le faire
connaître.
Toute autre utilisation devra faire l'objet d'une demande
spécifique.
AUTEURSandrine Loncke
RÉALISATION & DÉVELOPPEMENT Rémy Chatton
AUDIO, PHOTOS, VIDÉOS &
TRADUCTIONS Sandrine Loncke
IMAGE - VIDÉOS 3 & 4 Charlotte Krebs
IMAGE - VIDÉO 8 Thomas Delgado
MIXAGE & MASTERING AUDIO & VIDÉOSRémy Chatton
MONTAGE & ÉTALONNAGE DES VIDÉOS Romain Grésillon
Avec le concours du CREM-LESC (UMR 7186-CNRS), de la DGCA (Ministère de la Culture)
et de la SFE (Société française d’ethnomusicologie).