Ces documents audio ont été enregistrés entre février 1997 et décembre 1998. Dans leur totalité, ils forment un corpus de 17 CD accessibles en ligne via la plateforme Telemeta du Centre de Recherche en Ethnomusicologie.
N.B. La qualité des enregistrements varie au gré des conditions du terrain : obligation d’enregistrer dans des salles à forte résonance ou trop petites, recours à des enregistreurs analogiques de moyenne qualité en raison de problèmes sécuritaires ou de pannes techniques, phénomènes d’écho dus à la chaleur sur quelques bandes, vent, cris, bousculades, etc.
La danse ruumi (<ruum- : « passer l’hivernage ») – alias ndoosa – peut être exécutée en toutes circonstances : durant les cérémonies lignagères de worso et inter-lignagères de da∂∂o ngaanyka, mais aussi en ville, sur la place des
marchés ou lors des fêtes musulmanes de fin de Ramadan et de Tabaski.
Elle rassemble dans un même cercle tous les jeunes hommes en présence,
indifféremment de leur appartenance lignagère.
Contrairement aux chants des représentations cérémonielles de yaake et de geerewol, les chants qui accompagnent la ruumi sont communs à l’ensemble
des lignages wo∂aaße.
1.1. Danse circulaire ruumi, chant ruumi - 6'13 Cérémonie de worso des Gojanko’en Gawwanko’en, Azawak. Environ 30 chanteurs.
L’enregistrement de la partie chorale dansée a été réalisé, non pas du centre de la piste, mais au plus près du cercle de danse. Les chanteurs, qui tournent lentement dans le sens anti-horaire, passent donc successivement devant les micros, de sorte que l’on entend distinctement les variations de chacun (soditki).
0’00
Partie introductive responsoriale (soliste /chœur) non mesurée.
2’38
Partie chorale dansée, avec frappements de main.
1.2. Danse circulaire ruumi, chant ruumi - 6'43
Cérémonie de worso des Gojanko’en Gawwanko’en, Azawagh.
Environ 20 chanteurs.
0’00
Chant de bara des Gojanko’en.
0’11
Préambule au chant de ruumi, dit wasturuuji ruumi ou gagal ruumi.
Cette partie est généralement entonnée en guise d’appel et d’incitation à la danse. Elle favorise l’émergence d’un soliste, qui doit s’imposer tant par sa puissance vocale que par ses aigus
1’56
Ēmergence du soliste, qui s’est imposé en renchérissant un ton au-dessus des autres.
2’48
Partie introductive responsoriale (soliste /chœur) non mesurée.
4’01 - Les responsables des jeunes commentent la façon dont le chant « s’est levé » et en déduisent que le soliste est sous l’emprise de décoctions (maagani).
4’20 - Les responsables des jeunes encouragent le cÌœur répondant : « Mettez-vous en rage ! Jusqu’au lever du jour ! Alors vous pourrez tous retourner à vos campements. ».
5’22 - Ēloge au soliste qui, « cette année, serait même capable de séduire une femme en retraite couvant son premier-né (boofii∂o) ».
5’30
Partie chorale dansée, avec frappements de main.
6’31 - Les jeunes gens n’ont cessé de danser durant toute la nuit et plaisantent sur le fait qu’ils devraient « tenir » le chant « jusqu’à l’aube ».
1.3. Danse circulaire ruumi, chant ummale - 4'45
Cérémonie de worso des Gojanko’en Gawwanko’en, Azawagh.
Environ 30 chanteurs.
0’00
Préambule au chant de ruumi (wasturuuji ruumi ou gagal ruumi).
0'34
Émergence du soliste pour la partie introductive responsoriale non mesurée.
Les responsables des jeunes tentent d’ordonner la danse en demandant à tous de reculer.
3'10
Partie chorale dansée, avec frappements de main.
1.4 Danse circulaire ruumi, chant ruumi - 9'05 Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou.
Environ 50 chanteurs.
0’00
Partie introductive responsoriale (soliste /chœur) non mesurée.
En dépit de sa grande maîtrise vocale, le soliste, visiblement incommodé par la présence des micros, leur tourne systématiquement le dos. L’enregistrement est donc réalisé à distance.
3’11
Partie chorale dansée, avec frappements de main.
2. Chants de lignage dooynorgol
Outre les chants communs à l’ensemble de la communauté, les quinze lignages wo∂aaße vivant au Niger possèdent chacun un chant, dit dooynorgol – ou encore jeldugol (littéralement. « chant de marque ») – par lequel ils s’identifient mutuellement et se différencient les uns des autres lors des rassemblements cérémoniels inter-lignagers da∂∂o ngaanyka.
Dans leur version intégrale tripartite (« grand chant », « petit chant » et chant de bara), ces hymnes lignagers ne peuvent être interprétés que lors de l’attaque rituelle inaugurant le lancement des cérémonies inter-lignagères de da∂∂o ngaanyka.
Dans leur version bipartite (« petit chant » et bara, ils sonnent l’appel à la danse geerewol, ou peuvent être entonnés à l’aube par un lignage attaquant souhaitant marquer sa présence ou défier son adversaire cérémoniel par le rappel de son identité musicale.
Début du « petit chant » (gimol pamarol)… et sonnerie de montre.
2.2. Dooynorgol des Gojanko’en (version 1) - 17'44
Niamey, enreg. hors circonstances, dans un hangar, à l’abri des oreilles et des regards. Environ 10 chanteurs.
Lors de cette seconde prise, les chanteurs n’ont plus exécuté le « grand chant » (cf. piste 2.1).
0’00
Chant de bara.
0’32
« Petit chant » (gimol pamarol) - 1re exposition.
0’32
Partie introductive responsoriale.
1’27
Partie antiphonale - 1re exposition.
2’14 à 2'43 - Le meneur du chœur 2 a introduit la reprise de la partie antiphonale, mais n’est suivi que par une partie de l’ensemble vocal, les autres tentant de poursuivre leur partie par un développement supplémentaire (ou « reprise facultative »). Un flou s’installe jusqu’en 2’34, où le chœur 1 parvient finalement à se ressouder sur la dernière phrase de cette « partie facultative ».
2’43
Partie antiphonale - 2è exposition.
Parvenu à la troisième phrase, le chœur 1, perdu à son tour, n’entonne pas sa partie.
3’14
Un chanteur sauve la mise en lançant l’annonce du chant de bara.
3’26
Chant de bara.
5’35
« Petit chant » - 2è exposition.
5’35
Partie introductive responsoriale.
Cette 2nde exposition est introduite par Ouba Hassan qui, après avoir laissé à ses aînés l’initiative de mener la 1re exposition, semble avoir réalisé qu’il maîtrise mieux la structure du chant et qu’il peut donc plus facilement prévenir les égarements.
6’32
Partie antiphonale - 1re exposition (sans la reprise facultative).
6’54 - « Doucement, doucement, nous nous suivons (de trop près) ».
7’12
Partie antiphonale - 2è exposition.
8’09
Annonce du chant de bara.
8’19
Chant de bara.
11’58
« Petit chant » - 3è exposition.
11’58
Partie introductive responsoriale, menée ici aussi par Ouba Hassan.
12’50
Partie antiphonale - 1re exposition (sans la reprise facultative).
13’29
Partie antiphonale - 2è exposition.
14’07 - Ouba Hassan lance un « ∂emma » pour enjoindre les chanteurs à entonner la reprise facultative, dont la première phrase est caractérisée par cette unité phonique.
14’29
Partie antiphonale - 3è exposition.
15’11 - Le meneur du chœur 2 entonne l’annonce du chant de bara, alors que la reprise facultative n’est pas encore achevée. L’ensemble vocal décide de poursuivre.
15’17
Annonce du chant de bara.
15’28
Chant de bara.
2.3. Dooynorgol des Gojanko’en (version 2) - 8'29
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh, par la génération intermédiaire des makel’en (40-50 ans). Exécution dite daroroygol (« le chant que l’on exécute debout »), en guise d’appel à la danse geerewol. Environ 10 chanteurs.
Enregistrement pris en cours d’exécution.
À noter l’extrême lenteur de cette interprétation, qui témoigne d’une grande maîtrise. À la différence de la version précédente, la reprise facultative n’est ici jamais exécutée.
0’00
« Petit chant » pris en cours - 1re exposition.
0’39
« Petit chant » - 2è exposition.
0’39
Partie introductive responsoriale.
1’44
Partie antiphonale - 1re exposition.
2’27
Partie antiphonale - 2è exposition.
3’10
Partie antiphonale - 3è exposition.
3’54
Partie antiphonale - 4è exposition.
4’18
Annonce du bara, en cours de partie antiphonale.
Pris de court, un chanteur s’interrompt alors qu’il allait entonner la dernière phrase.
4’32
Amorce du chant de bara.
4’35
« Petit chant » - 3è exposition.
4’35
Partie introductive responsoriale.
5’37
Partie antiphonale - 1re exposition.
6’20
Partie antiphonale - 2è exposition.
7’03
Partie antiphonale - 3è exposition.
7’45
Partie antiphonale - 4è exposition.
8’02
Annonce du bara, en cours de deuxième phrase.
8’16
Amorce du chant de bara.
2.4. Dooynorgol des Kasawsawa (version 1) - 4'
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Exécution au lever du jour, dite fajiriiwol (« chant de l’aurore »). Environ 15 chanteurs.
0’00
Bara.
1’38
« Petit chant ».
1’38
Phrase introductive (solo et répons).
1’51
Partie antiphonale - 1re exposition
1’51 - Segment A.
2’14 - Segment B.
2’38
Partie antiphonale - 2è exposition
2’38 - Segment A.
2’54 - Segment B.
3’16 - Reprise du segment B.
3’35
Bara.
2.5. Dooynorgol des Kasawsawa (version 2) - 5' Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Exécution au lever du jour, dite fajiriiwol (« chant de l’aurore »). Environ 10 chanteurs.
0’00
Bara.
0’52
« Petit chant ».
0’52
Phrase introductive (solo et répons).
1’10
Partie antiphonale - 1re exposition
1’10 - Segment A.
1’38 - Segment B.
2’02 - Reprise du segment B.
2’24
Partie antiphonale - 2è exposition
2’24 - Segment A.
2’41 - Segment B.
3’04 - Reprise du segment B.
3’27
Partie antiphonale - 3è exposition
3’27 - Segment A.
3’43 - Segment B.
4’05
Partie antiphonale - 4è exposition
4’05 - Segment A.
4’20 - Segment B.
4’40
Bara.
2.6. Dooynorgol des Jiijiiru - 5'22
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou, enreg. hors circonstances, à l’écart du regroupement cérémoniel.
Environ 15 chanteurs.
Pour comparaison, voir l’interprétation en solo de cette pièce, piste 3.13.
Après plusieurs jours de cérémonie, le soliste, qui a certainement beaucoup chanté, a la voix fortement cassée.
0’00
Bara.
0’31
« Petit chant » - 1re exposition.
0’31
Phrase introductive (solo et répons).
0’43
Partie responsoriale
0’43 - Segment A.
1’02 - Segment B.
1’14 - Reprise du segment A.
1’38 - Reprise variée du segment A.
2’01 - Segment C (ou autre reprise variée du segment A ?).
2’27 - Reprise variée du segment A.
2’50
Bara.
3’36
« Petit chant » - 2è exposition.
3’36
Phrase introductive (solo et répons).
3’48
Partie responsoriale
3’48 - Segment A.
4’11 - Segment B.
4’24 - Reprise du début du segment A.
4’37
Bara.
2.7. Dooynorgol des Njapto’en - 6'13
Niamey, enreg. hors circonstances, dans un hangar.
Environ 15 chanteurs.
0’00
« Petit chant » - 1re exposition.
0’00
Phrase introductive (solo et répons).
0’13
Partie responsoriale.
0’57 - Par suite d’une hésitation du chœur, le soliste relance le chant en repartant de la même phrase.
1’11 - Le soliste tente ici de reprendre la fin de la partie, écourtée par le chœur. Mais ce dernier est à l’évidence hésitant sur le répons à donner.
1’33
Bara.
1’49 - « En haut ! ».
1’51 - « Entonnez dans les aigus ! »
1’52
« Petit chant » - 2è exposition.
1’52
Phrase introductive (solo et répons).
2’04
Partie responsoriale.
2’43 - La fin de la partie responsoriale est ici réalisée sous sa forme complète, contrairement aux autres expositions où les chanteurs se trompent et tendent à l’écourter.
3’15
Bara.
3’25 - « (Prenez) les wasturuuji ! » (autrement dit, dans ce contexte, « les variations du chant de bara »).
3’36 - « En haut ! En haut ! ».
3’48
« Petit chant » - 3è exposition.
Le soliste introduit ici son chant par une phrase supplémentaire, qui déroute momentanément le chœur.
3’48
Phrase introductive (solo et répons).
4’04
Partie responsoriale - 1re exposition.
4’59
Partie responsoriale - 2è exposition.
5’52
Bara.
2.8. Dooynorgol des Suudu Sukayel - 5'57 Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou, enreg. hors circonstances, à l’écart du regroupement cérémoniel.
8 chanteurs. Seule version enregistrée.
0’00
Bara.
0’39
« Petit chant » - 1re exposition.
0’39
Phrase introductive (solo et répons).
1’00
Partie antiphonale - 1re exposition.
1’37
Partie antiphonale - 2è exposition.
2’13
Partie antiphonale - 3è exposition.
2’49
Partie antiphonale - 4è exposition.
3’17
Bara.
3’48
« Petit chant » - 2è exposition.
3’48
Phrase introductive (solo et répons).
4’08
Partie antiphonale - 1re exposition.
4’45
Partie antiphonale - 2è exposition.
5’20
Partie antiphonale - début 3è exposition.
5’33
Bara.
2.9. Dooynorgol des Baagel’en - 5'25
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou, enreg. hors circonstances, à l’écart du regroupement cérémoniel.
7 chanteurs de la génération des hommes d’âge mûr (makel’en).
Seule version enregistrée.
0’00
Bara.
0’31
« Petit chant » - 1re exposition.
0’31
Phrase introductive (solo et répons).
0’55
Partie antiphonale - 1re exposition.
1’38
Partie antiphonale - 2è exposition.
2’24
Partie antiphonale - début 3è exposition.
2’46
Bara.
3’33
« Petit chant » - 2è exposition.
3’33
Phrase introductive (solo et répons).
4’06
Partie antiphonale - 1re exposition.
4’50
Partie antiphonale - 2è exposition.
5’15
Bara.
2.10. Dooynorgol des ∫ii Nga’en - 9'26
Niamey, enreg. hors circonstances, dans un hangar (voir aussi segmentation par phrases, piste 2.20).
10 chanteurs. Seule version enregistrée.
0’00
« Petit chant » - 1re exposition.
0’00
1re partie responsoriale introductive.
0’54
2è partie responsoriale - 1re exposition.
1’45
2è partie responsoriale - 2è exposition.
2’40
2è partie responsoriale - début 3è exposition.
3’09
Bara.
3’40
« Petit chant » - 2è exposition.
3’40
1re partie responsoriale introductive.
4’31
2è partie responsoriale - 1re exposition.
5’25
2è partie responsoriale - début 2è exposition.
5’46
Bara.
6’27
« Petit chant » - 3è exposition.
6’27
1re partie responsoriale introductive.
7’17
2è partie responsoriale - 1re exposition.
8’10
2è partie responsoriale - début 2è exposition.
8’52
Bara.
2.11. Dooynorgol des Yaamanko’en - 7'12
Abalak (Azawagh), enreg. hors circonstances, dans une maison, à l’abri des oreilles et des regards. Environ 15 chanteurs.
0’00
Bara.
0’40
« Petit chant » - 1re exposition.
0’40
1re partie responsoriale introductive.
2’04
2è partie responsoriale - 1re exposition.
3’33
2è partie responsoriale - 2è exposition.
5’02
2è partie responsoriale - début 3è exposition.
5’49
Bara.
2.12. Dooynorgol des ∫ii Korony’en (version 1) - 7'58
Niamey, enreg. hors circonstances, dans un hangar (voir aussi enregistrement d’archives, piste 2.19). 6 chanteurs.
0’00
Bara.
0’15
« Petit chant » - 1re exposition.
0’15
1re partie responsoriale introductive.
0’35
2è partie responsoriale - 1re exposition.
1’37
2è partie responsoriale - 2è exposition, écourtée.
Constatant que le chœur s’est égaré dès la première phrase, le soliste lance directement la fin du cycle pour permettre à l’ensemble de reprendre correctement.
2’05
2è partie responsoriale - 3è exposition.
3’09
2è partie responsoriale - 4è exposition.
4’18
2è partie responsoriale - 5è exposition.
5’24
2è partie responsoriale - 6è exposition.
6’26
2è partie responsoriale - 7è exposition.
7’32
2è partie responsoriale - début 8è exposition (annonce du bara dès la deuxième phrase).
7’47
Bara.
2.13. Dooynorgol des ∫ii Korony’en (version 2) - 12'46
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Exécution dite daroroygol (« le chant que l’on exécute debout »), en guise d’appel à la danse geerewol. Environ 15 chanteurs.
Le chœur « relayant » (jaßßitooße) est formé par des danseurs qui achèvent de se préparer à quelque distance de là. Le soliste (dooynoowo) et le meneur de chœur (jaßßitoowo) sont tous deux des hommes d’âge mûr (makel’en).
0’00
Bara.
1’55
« Petit chant » - 1re exposition.
1’55
1re partie responsoriale introductive.
2’22
2è partie responsoriale - 1re exposition.
3’24
2è partie responsoriale - 2è exposition.
4’31
2è partie responsoriale - 3è exposition.
5’33
2è partie responsoriale - 4è exposition.
6’34
2è partie responsoriale - 5è exposition.
7’33
2è partie responsoriale - début 6è exposition (annonce du bara dès la deuxième phrase).
7’52
Bara.
10’49
« Petit chant » - 2è exposition.
10’49
1re partie responsoriale introductive.
11’12
2è partie responsoriale - 1re exposition.
12’10
2è partie responsoriale - début 2è exposition, etc.
2.14. Dooynorgol des ∫ii Utey’en - 12'07 Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou, enreg. hors circonstances, à l’écart du regroupement cérémoniel. Environ 10 chanteurs. Seule version enregistrée.
0’00
Bara.
0’54
« Petit chant » - 1re exposition.
0’54
Phrase introductive du soliste.
1’01
Partie responsoriale.
1’45
Partie antiphonale - 1re exposition.
1’57
Partie antiphonale - 2è exposition.
2’09
Partie antiphonale - 3è exposition.
2’21
Partie antiphonale - 4è exposition.
2’33
Partie antiphonale - 5è exposition.
2’43
Partie antiphonale - 6è exposition.
2’55
Partie antiphonale - 7è exposition.
3’06
Partie antiphonale - 8è exposition.
3’17
Partie antiphonale - début 9è exposition.
3’20
Bara.
3’43 - Transposition au ton supérieur, initiée par le soliste.
6’05
« Petit chant » - 2è exposition.
6’05
Phrase introductive du soliste.
6’09
Partie responsoriale.
6’55
Partie antiphonale - 1re exposition.
7’09
Partie antiphonale - 2è exposition.
7’21
Partie antiphonale - 3è exposition.
7’32
Partie antiphonale - 4è exposition.
7’44
Partie antiphonale - 5è exposition.
7’57
Partie antiphonale - 6è exposition.
8’09
Partie antiphonale - 7è exposition..
8’21
Partie antiphonale - 8è exposition.
8’31
Partie antiphonale - début 9è exposition.
8’34
Bara.
9’43 - Transposition un ton et demi au-dessus, initiée par le soliste.
2.15. Dooynorgol des ∫ii Hamma’en - 7'58
Abalak (Azawagh), enreg. hors circonstances, aux lisières de la ville (voir aussi segmentation par phrases, piste 2.21). Environ 20 chanteurs, pour la plupart des hommes d’âge mûr (makel’en). Seule version enregistrée.
0’00
Bara.
1’10
« Petit chant » - forme responsoriale - 1re exposition.
1’10
Incipit introductif.
1’15
Partie responsoriale - 1re exposition.
2’10
Partie responsoriale - 2è exposition.
3’03
Partie responsoriale - Début 3è exposition.
3’29
Annonce du chant de bara (sans le changement d’échelle correspondant).
3’37
Bara.
5’10
« Petit chant » - forme responsoriale - 2è exposition.
5’10
Incipit introductif.
5’13
Partie responsoriale - 1re exposition.
6’03
Partie responsoriale - 2è exposition.
6’54
Partie responsoriale - Début 3è exposition.
7’08
Annonce du chant de bara (sans le changement d’échelle correspondant).
7’15
Bara.
8’51
« Petit chant » - forme responsoriale - 3è exposition.
8’51
Incipit introductif.
8’54
Partie responsoriale - 1re exposition.
9’43
Partie responsoriale - 2è exposition.
10’37
Annonce du chant de bara (sans le changement d’échelle correspondant).
10’44
Bara.
2.16. Dooynorgol des Degereeji Ayyanko’en et Nyiiwaaru (version 1) - 8'36 Tahoua (Ader), enreg. hors circonstances, à l’écart du marché. Environ 10 chanteurs, dont certains très hésitants.
0’00
Bara.
1’14
« Petit chant » - 1re exposition.
1’14
Phrase introductive (solo et répons).
1’25
Partie antiphonale
1’25 - Segment A.
1’35 - « Donnez [le répons ?], enfin ! »
1’57 - Segment B.
2’36 - Reprise du segment B.
3’16
Bara.
4’47 - « Prends les phrases [du petit chant ?] ! »
4’48
« Petit chant » - 2è exposition.
4’48
Phrase introductive (solo et répons).
4’55
Partie antiphonale
4’55 - Segment A.
5’14 - Segment B.
5’46 - « Allez, faites une fois (le petit chant ?)… ».
5’48
Bara.
6’56 - « Prends une fois les phrases [du petit chant ?] !
7’18
« Petit chant » - 3è exposition.
7’18
Phrase introductive du soliste (solo et répons).
7’25
Partie antiphonale
7’25 - Segment A.
7’58 - Segment B.
8’30 - « Vous autres, vous ne donnez même pas le répons ! Les uns chantent et les autres prennent à leur tour… ».
2.17. Dooynorgol des Degereeji Kayawru (version 2) - 6'18 Niamey, enreg. hors circonstances, dans un hangar. 5 chanteurs.
Bien que les chanteurs nous aient présenté ce chant comme leur chant de lignage dooynorgol, il semble qu’ils n’en aient interprété ici qu’une seule partie, le bara, vraisemblablement faute de chanteur soliste.
À noter que cette interprétation du chant des Degereeji, quoiqu’elle repose sur le même système scalaire que la précédente (piste 16), se révèle sensiblement différente en termes de parcours mélodico-rythmiques. Il semblerait donc que les Degereeji, qui se subdivisent actuellement en six lignages secondaires susceptibles de s’opposer en cérémonies de da∂∂o ngaanyka, aient commencé à différencier leur chant de lignage.
2.18. Dooynorgol des ∫ißße Denke - 3'18 Tabotake (Damergou), enreg. hors circonstances, à l’écart du marché.
5 chanteurs. Seule version enregistrée, sur walkman.
0’00
Bara.
0’23
« Petit chant » - 1re exposition.
0’23
Phrase introductive (solo et répons).
0’36
Exposition du chant sous une forme responsoriale
0’36 - Segment A.
0’49 - Segment A’ (développement de A).
1’05 - Reprise du segment A’.
1’24
Annonce du bara.
1’33
Bara.
3’04
« Petit chant » - 2è exposition.
3’04
Phrase introductive (solo et répons).
3’17
Exposition du chant sous une forme antiphonale, le soliste étant désormais soutenu par d’autres chanteurs
3’17 - Segment A.
3’31 - Segment A’.
3’51 - Reprise du début du segment A’.
4’04
Annonce du bara.
4’16
Bara.
2.19. Enregistrement d'archives - Extrait du dooynorgol des ∫ii Korony'en - 1'42
Enregistré par Henri Brandt en 1948, collection Gabus-Brandt 1953, Musée d'ethnographie de Neuchâtel, sous le titre « Chant des Bororo Bikorawa : deuxième chant de préparation ».
À noter la forte ressemblance de cet extrait avec la piste suivante (2.20), extraite de la 2è partie responsoriale du chant de dooynorgol des ∫ii Nga'en (enregistrement Loncke 1997).
Si Brandt n'a pas fait d'erreur sur l'identité du lignage enregistré en 1948, une telle ressemblance entre les deux chants serait la confirmation que le chant actuel des ∫ii Korony'en est le fruit d'une progressive différenciation, après que ces derniers aient fait scission d'avec leurs aînés ∫ii Nga'en.
0’00
2è partie responsoriale prise en cours - 1re exposition.
0’06
Phrase 3 (chœur / soliste)
Finale du soliste sur les paroles : pinee ∂aaniikon (« Éveillez-vous les petits endormis »).
0’15
Phrase 4 (chœur)
0’30
Phrase 5 (chœur / soliste)
À noter le cheminement mélodique marqué par l'apparition d'un 5è degré qui n'existe plus dans le chant actuel des ∫ii Korony'en (cf. pistes 2.12 et 2.13),
alors qu'il continue de caractériser celui des ∫ii Nga'en (cf. piste 2.20).
Finale du soliste sur les paroles : …joo∂iino he (« ...qui étaient assis ? »).
0'41
2è partie responsoriale - 2è exposition.
0'41
Phrase 1 (chœur / soliste)
0'50
Phrase 2 (chœur)
1'08
Phrase 3 (chœur / soliste)
Finale du soliste sur les paroles : …yii∂aa no ße ho ? (???)
1'17
Phrase 4 (chœur)
1'31
Phrase 5 (chœur / soliste)
Avec réapparition du 5è degré.
Finale du soliste sur les paroles : … rewße no ho ? («… femmes ? »).
2.20. Extrait du dooynorgol des ∫ii Nga'en - 1'23
Niamey, enreg. hors circonstances, dans un hangar (Loncke 1997).
Pour comparaison avec la piste précédente 2.19.
0’00
2è partie responsoriale prise en cours - 1re exposition.
0’00
Phrase 3 (chœur / soliste)
0’07
Phrase 4 (chœur)
0’17
Phrase 5 (chœur / soliste)
À noter le cheminement mélodique marqué par l'apparition d'un 5è degré, au même titre que dans la version de 1948 du chant des ∫ii Korony'en (cf. enregistrement Brandt, piste 2.19).
Finale du soliste sur les paroles : …∂o jemm(a) («… la nuit » ?).
0'28
2è partie responsoriale - 2è exposition.
0'28
Phrase 1 (chœur)
0'39
Phrase 2 (chœur)
0'54
Phrase 3 (chœur / soliste)
Finale du soliste sur les paroles : pinee ∂aaniikon (« Éveillez-vous les petits endormis »).
1'00
Phrase 4 (chœur)
1'11
Phrase 5 (chœur / soliste)
Avec réapparition du 5è degré.
Finale du soliste sur les paroles : … roo jemm(a)(«… la nuit » ?).
2.21. Extrait du « petit chant » des ∫ii Hamma'en – version collective - 2'15
Abalak (Azawagh), enreg. hors circonstances, aux lisières de la ville.
Ci-dessous la segmentation par phrases du petit chant dans sa version collective,
pour comparaison avec la version soliste ci-après (piste 2.22).
Seuls les meneurs expérimentés maîtrisent suffisamment la structure de leur chant de lignage pour parvenir à en énoncer toutes les phrases en solo (partie soliste et chorale) sans avoir besoin d’un acolyte qui donne le répons.
0’00
Incipit introductif.
0’05
Partie responsoriale - 1re exposition.
0'05 - Phrase 1 (partie soliste A).
0'08 - Phrase 1 (partie chorale B).
0'14 - Phrase 2 (partie soliste C).
0'19 - Phrase 2 (partie chorale D).
0'28 - Phrase 3 (partie soliste D - 1re partie).
0'33 - Phrase 3 (partie chorale D - 2nde partie).
0'39 - Phrase 4 (partie soliste E).
0'42 - Phrase 4 (partie chorale B’).
0'49 - Phrase 5 (partie soliste E’).
0'53 - Phrase 5 (partie chorale A’).
1'00
Partie responsoriale - 2è exposition.
2.22. Extrait du « petit chant » des ∫ii Hamma'en – version solo - 2'15
Par Nyale Yuguda, Abalak (Azawagh).
Ci-dessous la segmentation par phrases du petit chant dans sa version en solo,
pour comparaison avec la version collective ci-dessus (piste 2.21).
Il semble que ce chanteur ait bien tenté de reproduire le déroulement
conforme des parties de bara et du petit chant. Mais sa voix s’enraie… Il hésite sans cesse à
poursuivre. Il sait qu’il est en train de se tromper. Rares sont les solistes capables d’être autonomes sur la structure du « petit chant ». Car l’exécution de cette partie, éminemment collective, exige normalement la présence de deux meneurs qui se donnent le relais. Les chanteurs ne sont donc pas habitués à l’enchaîner seuls dans sa totalité. Cette mise en partage du savoir musical, et plus généralement, l’absence chez les Wo∂aaße de toute forme de détention centralisée du savoir, constituent un facteur important de variabilité et d’évolution des chants lignagers.
Interprétés en petites formations (veillées, cours d’amour, séances de maquillage et – pour les besoins de l’enquête – démonstrations solo), le chant de bara ou le « petit chant » (gimol pamarol) de chaque hymne lignager peuvent donner lieu à tout un jeu de variations individuelles, dénommées wasturuuji : « les phrases par lesquelles on se vante ».
3.1. Démonstration en solo du « petit chant » des Gojanko’en - partie antiphonale - 1'28
Par Ouba Hassan, Azawagh.
À l’arrière-plan, l’un des
cousins de Ouba poursuit imperturbablement la partie de bara.
0'00
Partie antiphonale - Phrases 1 à 6.
0’57
Transition et phrases de bara.
3.2. Démonstration en solo des phrases musicales (ßile) de wasturuuji bara des Gojanko’en - 4'15
Par 8 chanteurs, Azawagh.
Les premier (0’00), second (1’05) et quatrième chanteurs (1’44) font preuve d’une plus grande maîtrise, aussi bien du point de vue de la technique vocale (puissance, contrôle des hauteurs d’intonation, effets expressifs de timbre, de dynamiques d’intensité, tenue des valeurs longues) que de leur aisance à enchaîner une grande variété de phrases. Tous trois bénéficient d’ailleurs d’une certaine renommée.
0'00
Chanteur 1 - Duro Hamma.
1'05
Chanteur 2 - Daagi Danfialel.
1'28
Chanteur 3 - Kaabo Mokaawo.
1'44
Chanteur 4 - Ouba Hassan.
2'05
Chanteur 5 - Jeey∂o Hassan.
2'22
Chanteur 6 - Moodi Saajo.
3'04
Chanteur 7 - Ja’o Hassan.
3'37
Chanteur 8 - Banngo Sababi.
3.3. Démonstration en solo des phrases musicales (ßile) de wasturuuji du « petit chant » et de wasturuuji bara des Gojanko’en - 2'10
Par Ouba Hassan, Azawagh.
0'00
Phrases de wasturuuji du « petit chant ».
1'01
Phrases de wasturuuji bara.
1'38
Phrases de wasturuuji du « petit chant ».
3.4. Chant de wasturuuji bara des Gojanko’en - 3'09
Exécuté en contexte de veillée de cour da∂∂o lalwol, à l’orée du campement d’une jeune fille de même lignage, Azawagh. 6 chanteurs.
La nuit de cet enregistrement, les jeunes gens présents ont chanté durant plus de trois heures avant que trois jeunes filles, restées tapies dans l’ombre, osent finalement les rejoindre.
3.5. Chant de wasturuuji du « petit chant » des Gojanko’en - 5'11
Veillée autour de feux, cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. 7 chanteurs, dont 3 frères et 3 de leurs cousins.
Dans un esprit de relative cohésion, les chanteurs s’écoutent et même s’attendent, sans chercher à couvrir la voix d’autrui. Ils ménagent ainsi de nombreux effets de superpositions harmoniques sur des notes tenues, là où d’autres auraient opté pour le tuilage systématique, un jeu plus développé de variations et une surenchère vocale dans les aigus permettant d’émerger à titre personnel.
3.6. Chant de wasturuuji du « petit chant » et de wasturuuji bara des Gojanko’en - 7'36
Veillée autour de feux, cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Une dizaine de chanteurs de la fraction des Gawwanko’en, maisonnées des Mbuuldi et des Kuskudu confondues.
Progressivement, le mode d’interaction des chanteurs prend une tournure plus agonistique : chacun met ici toutes ses ressources vocales en œuvre pour tenter d’émerger à titre individuel et de dominer l’espace sonore.
À partir de 6’05, tous reviennent progressivement sur les wasturuuji du chant de bara.
0'00
Phrases de wasturuuji du « petit chant ».
6'05
Retour progressif à des phrases de wasturuuji bara.
3.7. Chant de dooynorgol (version 3) et de wasturuuji du « petit chant » des Gojanko’en - 5'07
Veillée autour de feux, cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Une dizaine de chanteurs de la fraction des Gawwanko’en, maisonnées des Mbuuldi et des Kuskudu confondues.
Dans les wasturuuji bara, les chanteurs ne s’écoutent mutuellement que pour mieux tenter d’égarer l’autre par une surenchère de variations inattendues. Tandis que l’ensemble s’interrompt finalement d’un accord tacite, l’un des chanteurs tient à avoir le dernier mot (à partir de 5’37).
0'00
Bara.
0'17
« Petit chant »
1'16
Partie antiphonale - 1re exposition.
1'54
Partie antiphonale - 2è exposition.
2'32
Partie antiphonale - 3è exposition.
3'20
Bara.
4'03
Wasturuuji du « petit chant ».
5'37
Solo de wasturuuji du « petit chant », par Duro Hamma.
3.8. Démonstration en solo du dooynorgol (« petit chant » et bara) des ∫ii Hamma’en - 1'43
Par Nyale Yuguda, Abalak (Azawagh).
Une comparaison avec la version collective du même chant (cf. segmentation détaillée, pistes 2.21 et 2.22) indique que l’interprète ne respecte pas strictement l’ordonnancement des phrases, faute d’un répons et d’une connaissance suffisamment globale de la structure de la pièce. C’est d’ailleurs sans doute ce qui explique que le chanteur hésite à poursuivre, expliquant que sa voix s’enraie, comme s’il savait qu’il est en train de se tromper.
0'00
Bara.
0'11
Phrases du « petit chant » - 1re exposition.
0'31
Phrases du « Petit chant » - 2è exposition.
1'01
Bara.
1'17 - « Je suis complètement enroué ! » (Mi sa’ali, miin, fu !)
1'20
Phrases du « Petit chant » - 3è exposition.
1'39 - « Je suis enroué »… (Mi sa’ali)
3.9. Démonstrations en solo du dooynorgol des Jiijiiru - 0'41
Chanteur resté anonyme, Abalak (Azawagh).
Selon l’interprète, cette partie correspond au chant de dooynorgol de son lignage (0’38 : « Ngol kam woni dooynorgol »). La comparaison avec d’autres versions du même chant enregistrées dans la région du Damergou (cf. pistes 2.6, 3.13 et 5.5) ne nous a cependant pas permis d’établir précisément de quelle partie il s’agit – « grand chant », « petit chant », ou variations personnalisées sous forme de wasturuuji.
La remarquable similitude de la seconde interprétation proposée peu après par le même chanteur (cf. piste suivante 3.10) – quoique prolongée de deux phrases supplémentaires – ne plaide pas en faveur d’une variation personnalisée.
3.10. Démonstrations en solo du dooynorgol des Jiijiiru – 2nde interprétation - 1'14
Chanteur resté anonyme, Abalak (Azawagh).
3.11. Démonstrations en solo du « petit chant » des Jiijiiru - 0'36
Chanteur resté anonyme, Abalak (Azawagh).
Selon l’interprète, cette partie correspondrait au « petit chant » (0’33 : « Kangol woni pamarol »), mais après comparaison avec d’autres versions du même chant (cf. notamment piste 3.13), il semblerait qu’il s’agisse plus exactement des phrases musicales de wasturuuji du « petit chant ». La 2nde interprétation de cette partie proposée par le même chanteur (cf. piste suivante 3.12) atteste en tout cas que l’on est bien dans une forme permettant une grande marge de variations personnalisées (cf. par exemple, la phrase de 0’17 à 0’27, reprise de façon variée en début de piste 3.12).
3.12. Démonstrations en solo du « petit chant » des Jiijiiru – 2nde interprétation - 0'44
Chanteur resté anonyme, Abalak (Azawagh).
3.13. « Petit chant » et wasturuuji du « petit chant » des Jiijiiru en solo - 7'37
Veillée autour de feux, cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou. Enregistrement impromptu.
L’interprète, un homme d’une quarantaine d’années, fait preuve d’une grande maîtrise vocale. Tout en préparant le thé, son compagnon tente de lui donner le contrepoint (2’07 à 2’36), mais manque bien vite d’inspiration…
À l’arrière-plan, des danseurs exécutent le chant de la danse ruumi. À partir de 2’36, on peut également entendre les sonnailles des hommes qui s’apprêtent pour la danse geerewol.
Pour comparaison, voir l’interprétation collective de cette pièce, piste 2.6.
0'00 - Segment A du « petit chant » pris en cours.
0'36 - Reprise variée du segment A (ou wasturuuji ?).
0'54
« Petit chant »
0'54 - Phrase introductive
1'06 - Segment A.
1'41 - Segment B.
1'53
Wasturuuji du « petit chant ».
2’07 - Intervention en contrepoint d’un second chanteur. Au loin, chant de la danse ruumi.
2’36 - Au loin, sonnailles des hommes qui s’apprêtent pour la danse geerewol..
3.14. Chant de wasturuuji bara des Kasawsawa, dit moomorgol (« chant de maquillage ») - 2'02
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh.
3 chanteurs.
Du lever du jour au cœur de la nuit, les jeunes gens sont tenus de se consacrer à un certain nombre d’exécutions de leur chant de lignage dooynorgol sous ses différentes modalités, chacune portant une appellation spécifique en rapport avec le contexte ou le moment qui la caractérise. Lors des cérémonies de da∂∂o ngaanyka, le temps cérémoniel est avant tout un temps musical.
4. Représentations en ligne de yaake
La yaake est une représentation chorégraphique et chantée qui peut être exécutée en toutes circonstances festives ou cérémonielles, dès lors que plusieurs lignages wo∂aaße sont rassemblés. Elle met en scène sur une même ligne de danse tous les lignages en présence, chacun exécutant simultanément son propre chant lignager, ou plus exactement, sa partie de bara.
Au cours de la yaake, les jeunes danseurs se livrent à une gestuelle faciale très particulière, qui consiste à écarter les lèvres pour découvrir la blancheur de leurs dents et à écarquiller les yeux tout en faisant rouler leurs iris.
4.1. Représentation polymusicale de yaake - de près - 7'24
Fête de fin de Ramadan (juulde), Niamey.
Entre 60 et 80 chanteurs.
Lors des représentations de yaake, tous les lignages en présence exécutent simultanément leurs chants de bara respectifs, réalisant ainsi ce qu’on appelle une « polymusique ».
L’enregistrement a été réalisé en longeant très lentement la ligne de danse du sud au nord (avec toutefois un retour momentané en arrière, sur le lignage des ∫ii Nga’en). Aussi entend-on distinctement les passages d’un chant lignager à l’autre, tout en conservant en arrière-plan sonore la dimension polymusicale formée par l’ensemble.
0'00
Chant de bara des ∫ii Korony’en.
0'37 - À l’arrière-plan, un autre lignage non identifié domine momentanément par une plus grande intensité sonore.
1'15
Chant de bara des ∫ii Nga’en.
3'41
Chant de bara des Yaamanko’en.
5'01 - bref retour en force des ∫ii Nga’en.
5'23
Chant de bara des Gojanko’en.
6'57 - Présence de quelques chanteurs Degereeji.
4.2. Représentation polymusicale de yaake - de loin - 4'35
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Une centaine de chanteurs. Enregistrement statique, à une centaine de mètres de distance.
Lorsque les représentations de yaake réunissent plus de deux ou trois lignages, les différents chants lignagers qui s’y trouvent juxtaposés finissent par ne plus être identifiables. D’un point de vue global, l’ensemble polymusical prend alors la forme d’une sorte de « multivocalité amorphe », à la fois privée de la consistance de ses sous-ensembles et sans contour général.
C’est l’étrange paradoxe de ces chants wo∂aaße qui, quel que soit leur niveau d’affirmation identitaire, ne se laissent jamais appréhender comme un tout univoque.
5. Représentations en ligne de geerewol
Les représentations de geerewol constituent le rituel central des cérémonies inter-lignagères de da∂∂o ngaanyka. La geerewol n’est d’ailleurs pas censée être exécutée en d’autres circonstances.
Toute représentation de geerewol repose sur l’alternance de deux séquences :
une séquence chorégraphique et chantée de yaake, où les jeunes gens exécutent leur hymne lignager – bara ou « petit chant » – tout en réalisant la gestuelle caractéristique de la danse yaake.
une séquence chorégraphique dite geerewol, qui repose sur le rythme des sonnailles que les danseurs portent au pied.
La règle veut que les deux lignages à l’initiative de la cérémonie dansent à tour de rôle : les visiteurs, de jour, et les hôtes, de nuit. Chaque partie peut néanmoins partager sa ligne de danse avec des lignages alliés : comme dans les représentations de yaake, le résultat vocal relève alors de la polymusique.
À l’issue de chaque représentation, des jeunes femmes du lignage adverse sont désignées pour venir élire le « plus beau » danseur.
5a. Séquence chorégraphique et chantée de yaake
5.1. Chant de bara des Gojanko’en - 5'32
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Environ 25 chanteurs.
L’enregistrement a été réalisé en longeant la file de danse, de sorte que les phrases musicales exécutées par chacun des chanteurs soient nettement audibles.
On entend à 2’26 les responsables de la Jeunesse encourager les chanteurs : « Entonnez (le chant de bara) plus fort ! » (Ÿeftee bara dow !)
5.2. Ensemble polymusical formé par le chant de bara des Gojanko’en et des Kasawsawa - 5'11
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh. Environ 30 chanteurs.
L’enregistrement a été réalisé en longeant la file de danse du sud au nord, de sorte que les phrases musicales exécutées par chacun des chanteurs soient nettement audibles.
0'00
Chant de bara des Kasawsawa.
Beaucoup plus nombreux, les Gojanko’en continuent d’être très présents à l’arrière-plan.
1'04
Chant de bara des Gojanko’en.
4'13 - Les responsables de la Jeunesse encouragent et félicitent à grands cris l’un des chanteurs, connu pour ses basses profondes capables d’émerger de l’ensemble vocal et de porter très loin.
5.3. Chants de bara des Suudu Sukayel - 1'51
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou. Environ 20 chanteurs.
Enregistrement statique, face au milieu de la chaîne de danse.
5.4. Ensemble polymusical formé par le chant de bara des ∫ii Korony’en et des Yaamanko’en - 3'12
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh.
Environ 40 chanteurs.
Enregistrement statique, face au milieu de la chaîne de danse.
Afin de mieux capter l’attention du public et de submerger leurs alliés ∫ii Korony’en, les Yaamanko’en s’unissent momentanément dans l’exécution de leur « petit chant ».
0’51
« Petit chant » des Yaamanko’en.
2’20
Retour des Yaamanko’en à leur chant de bara.
5.5. Ensemble polymusical formé par le chant de bara des Gojanko’en, des Jiijiiru et des Kasawsawa - 4'42
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou.
Environ 50 chanteurs.
Enregistrement statique face aux Jiijiiru, qui dominent nettement sur le plan sonore.
Afin de mieux capter l’attention du public et de submerger leurs alliés Gojanko’en et Kasawsawa, les Jiijiiru s’unissent momentanément dans l’exécution de leur « petit chant ».
1’23
« Petit chant » des Jiijiiru.
3’31
Retour des Jiijiiru à leur chant de bara.
4’24
Transition vers une séquence chorégraphique de geerewol.
5b. Séquence chorégraphique de geerewol
5.6. Jeu de sonnailles des ∫ii Korony’en - 1'46 Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Girmaawa, Azawagh.
Environ 20 danseurs.
Enregistrement statique, face à la chaîne de danse.
0'00
Pas de base à deux temps
0'16
Monnayage ternaire
0'30
Pas de base à deux temps
0'43
Monnayage ternaire
0'58
Pas de base à deux temps
1'17
Monnayage ternaire
1'32
Pas de base à deux temps
5.7. Fin du mouvement de yaake et jeu de sonnailles des Suudu Sukayel - 2'46
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou.
Environ 30 danseurs.
Enregistrement statique, face à la chaîne de danse.
Tandis que les responsables de la Jeunesse (jaaji’en) félicitent les meilleurs danseurs et veillent à la bonne synchronisation de l’ensemble à coups d’interpellations, les vieilles femmes marquent leur approbation en lançant des “huu huuuuu” suraigus et clament à la cantonade louanges et railleries.
0'00
Chant de bara
0'27
Pas de base à deux temps
0'58
Monnayage binaire
1'15
Pas de base à deux temps
1'32
Monnayage binaire
5c. Séquence de yaake pendant le rite d’élection
5.8. Chant de bara des Jiijiiru avant élection - 1'05
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou.
Environ 30 danseurs, chantant sporadiquement. Enregistrement statique, face à la chaîne de danse.
À la grâce ondulatoire et aérienne des précédentes séquences de yaake fait place une précipitation frénétique, quand vient le moment de l’élection. Le chant se réduit alors à quelques notes entrecoupées de vibrations des lèvres, de halètements et de clics qui, aux dires de certains Wo∂aaße, évoquent les manifestations sonores de la grue couronnée lors de ses parades nuptiales.
5.9. Chant de bara des Suudu Sukayel - Élection -
« Chant de grâce » - 2'41
Cérémonie de da∂∂o ngaanyka, puits de Farak, Damergou.
Environ 30 danseurs, chantant sporadiquement. Enregistrement statique, face à la chaîne de danse.
0'00
Chant de bara
0'46 - Progressant à petits pas sur la pointe des pieds, les danseurs semblent vouloir se ruer dans la direction de leurs jeunes électrices.
1'17
Élection par la première jeune fille.
1'39
Élection par la seconde jeune fille.
2'10
Dans un dernier chant de bara appelé do’orgol (« chant de grâce »), les danseurs entrechoquent au-dessus de leurs têtes leurs hachettes de geerewol.